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Critique d'album

Jethro Tull


Heavy Horses


(10/04/1978 - Chrysalis - Rock progressif 70's - Genre : Rock)
Produit par Ian Anderson

1- ...and the Mouse Police Never Sleeps / 2- Acres Wild / 3- No Lullaby / 4- Moths / 5- Journeyman / 6- Rover / 7- One Brown Mouse / 8- Heavy Horses / 9- Weathercock
Note de 4/5
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Note de 5.0/5 pour cet album
"Médiéval et bucolique, Heavy Horses s'inscrit dans la suite des aventures folks du groupe d'une façon sublime. "
François, le 01/06/2020
( mots)

On évoque souvent une trilogie pour parler des albums de Jethro Tull sortis entre 1977 et 1979. A vrai dire,  ce sont surtout les deux premiers opus de cette série qui sont intimement liés dans les choix esthétiques qui les guident. On retrouve donc une forte influence des musiques traditionnelles (celtisantes, ou Renaissance) accompagnée de parties plus électriques et rock (Martin Barre, who else ?) et de quelques légères inclinaisons progressives. Heavy Horses est donc le frère et digne successeur de Songs from the Wood


Peut-être que la différence la plus notable est le retour des arrangements orchestraux de David Palmer qui était cantonné aux claviers sur Songs from the Wood. "Heavy Horses", titre le plus long et le plus progressif, possède ainsi une section à cordes bienvenue : elle ajoute une dose de mélancolie dans les premiers temps du morceau, puis, permet de changer complètement l’ambiance en déployant une énergie exaltante. Une pièce épique et cinématographique qui est rapidement devenue absolument culte, avec un écho qui dépasse les simples amateurs du groupe. 


Impossible donc, de ne pas évoquer ce titre éponyme. Pourtant, l’album possède bien d’autres atouts dans son jeu. C’est un chapelet de morceaux folks sans prétention qui déferle dans vos oreilles, avec des mélodies particulièrement bien écrites. Une abondance de perles addictives


"Acres Wild", derrière sa naïveté, est un déluge instrumental : mandoline, duel violon/flûte, basse virtuose. Ses petits passages sautillants et celtisants sont vraiment bien trouvés. Anderson retrouve ses atours de ménestrel sur "Moths" : simple mais harmonieux, le titre est sublimé par un flûtiste intervenant à point nommé. Cette ambiance médiévale est très sensible sur l'excellent "Weathercock", très rythmé, d’où transpire une puissance sans artifice (les percussions sont ici essentielles). Le solo de flûte ravira les amateurs du Jethro Tull du début des années 1970. Autre chef-d’œuvre, "Rover", est époustouflant. Il renoue en introduction avec une certaine complexité progressive. L’osmose entre Barre et Anderson dans les fioritures fait plaisir à entendre. 


Et nous vous parlons que de la crème de la crème de l’album, sachant que les autres titres sont également très bons : "No Lullaby", progressif et électrique, s’inspire de Thick as a Brick, "Journeyman" donne un peu de groove à l’ensemble. Une question demeure : la conclusion de "And the Mouse Police Never Sleeps" - très bon morceau par ailleurs – qui est assez insupportable. Mais ça ne dure que quelques secondes. 


Amoureux du groupe et amateur de rock en tout genre, impossible de passer à côté d’Heavy Horses, un des sommets de la carrière de Jethro Tull. C’est une galerie de titres folk-rock à la saveur tullienne unique, originale, inimitable, peut-être la dernière fois où le groupe aura été aussi inventif. 


A écouter : "Acres Wild", "Heavy Horses", "Moths", "Weathercock", "Rover"

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