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Critique d'album

Highly Suspect


As Above, So Below


(19/07/2024 - Roadrunner - - Genre : Autres)
Produit par

1- Summertime Voodoo [Explicit] / 2- Suicide Machine / 3- The Blue-Eyed Devil / 4- Mexico / 5- Plastic Boxes / 6- Melatonia / 7- The Reset / 8- Run For Your Death (9more Pills) / 9- Champagne At Our Funeral / 10- The 8th Of October (To August 17th) / 11- Then Mickey 2
Note de 3.5/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Le retour en grâce d'Highly Suspect"
Quentin, le 02/08/2024
( mots)

Ce serait mentir que de dire qu'on attendait avec impatience le cinquième opus du groupe originaire du Massachusetts (et relocalisé à New York) après un The Midnight Demon Club franchement décevant, porteur d'un électro-rock bas-de-plafond et sans âme.


Assez peu connu en France, Highly Suspect jouit pourtant d'une vraie popularité aux États-Unis depuis la parution en 2015 d'un premier album, Mister Asylum, porté par le succès du titre "Lydia". Un album qui tapait en plein dans le mille avec une orientation rock très brute puisant à la fois dans des gammes de guitares bluesy, dans le stoner pour les riffs puissants et dans la pop pour son côté très accessible et accrocheur. Open Tuning (accordage très bas), distorsion à fond la caisse, titres courts et efficaces... la recette était connue mais fonctionnait bien avec un chanteur doué, Johnny Stevens, malgré ses frasques et ses paroles pas toujours très inspirées. Le troisième album MCID paru en 2019 marquait cependant une nette inflexion dans la musique du groupe avec une ouverture à des courants comme le hip-hop et l’électro et une écriture en berne, synonyme de ficelles trop grosses et d'une baisse de qualité que les fans des premiers albums déplorent encore. Dire que Gojira a trempé dans la mascarade... Avec un quatrième album pas bien plus inspiré, fallait-il en conclure que le groupe avait définitivement perdu son essence musicale, voire même son envie de (bien) jouer, le chanteur n'hésitant pas à qualifier de crap ce The Midnight Demon Club peu de temps après sa sortie ? Alors, Mea Culpa salutaire ou dernière sortie de route d'un groupe déjà en bout de course ?


Et bien, c'était sans compter sur ce As Above, So Below, qui marque un retour aux sources et même un hommage appuyé aux années 1970 avec l'utilisation intensive d'un orgue hammond et des solos de guitare débridés. Renouant avec leurs premières influences, le Floyd et Jimi Hendrix, dont ils reprenaient les morceaux dans les bars de Cape Cod, les musiciens livrent certainement leur prestation instrumentale la plus aboutie, un rock à la fois sensible et charpenté, mêlant morceaux efficaces en forme d'uppercuts et titres plus travaillés sous forme de crescendos particulièrement bien amenés. De manière salutaire, l’électro a laissé la place à une musique plus organique, à une essence bluesy revigorante qui s'entend dès l'ouverture "Summertime Voodoo", vrai blues/rock rugueux et plein de groove remettant la verve de Stevens et la qualité du jeu de guitare au premier plan, avant une fin de morceau plus planante. On retrouve également une touche de revival heavy 70's sur la cavalcade "The Blue Eyed Devil" avec ses explosions d'orgue hammond et son final dopé aux hormones sous le chant enflammé de Johnny Stevens.


L'album se montre ainsi particulièrement énergique et généreux en hymnes fédérateurs, toujours centrés sur des thèmes morbides mais qui ne souffrent cependant d'aucun temps mort. On est emporté par la fougue de titres calibrés et très efficaces tels que "Suicide Machine" avec son riff puissant et son refrain libérateur, "Mexico" avec cet intermède solaire fait de percussions latines sur lesquelles se greffent des arabesques de guitare élégantes ou encore "Run For Your Death (More Pills)" avec cette ligne de basse rugueuse à souhait et un Johnny Stevens qui s'en donne un cœur joie, alternant entre hurlements et phrasé nonchalant. Seul le titre "Champagne At Our Funeral", aux paroles un peu bas de plafond ("Fuck you ; Let me say it like it is ; I still love you, oh ; But it is what it is"), se révèle moins enthousiasmant, mais se voit contrebalancé par la puissance surprenante de l'instrumental "The Reset", sorte de "Robot Rock" remixé à la sauce heavy blues avec un passage un peu bruitiste qui sert mieux le final dantesque du morceau. La petite perle de l'album est certainement "Plastic Boxes", doté d'un riff profondément addictif, aussi mélancolique que crépusculaire, qui évoque le "Fell on Black Days" de Soundgarden, avant d'être bousculé par un changement de tempo soudain amenant un refrain tapageur.


Des titres mordants, on savait que le groupe savait faire, mais ce As Above, From Below tire également son épingle du jeu avec les morceaux plus apaisés et élégiaques. Highly suspect offre ainsi une réponse à "Serotonia" sur l'album The Boy Who Died Wolf avec une nouvelle molécule, "Melatonia", une fort jolie ballade chargée en pathos qui explose en seconde partie dans un fracas désespéré. De la même manière, "The 8th Of October (To August 17th) est un beau slow mélancolique qui permet à Johnny Stevens de relâcher toute l'émotion dans un solo cathartique. Enfin, le groupe lorgne même du côté du rock alternatif à tendance plus atmosphérique/psychédélique avec le conclusif "The Mickey 2" avec son atmosphère brumeuse et mélancolique, porté par une ritournelle d'arpèges et une myriade de petits détails sonores sur lequel se pose le chant voilé de Johnny Stevens. Une montée en puissance qui clôt l'album de très bonne manière et une prise de risque payante, que l'on n'attendait plus, permettant au groupe d'évoluer dans une direction particulièrement plaisante.


Highly Suspect fait preuve de maturité et signe peut-être même son opus le plus aventureux, dépassant le rock fougueux mais un peu naïf des premiers albums avec des vrais morceaux de bravoure qui empiètent même sur des territoires encore inexplorés (le dernier titre en particulier). Une belle surprise et une déferlante rock qui s'écoute avec beaucoup de plaisir pour un groupe que l'on attendait plus à ce niveau.

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