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Grim Reaper
Rock You to Hell
Produit par Max Norman
1- Rock You to Hell / 2- Night of the Vampire / 3- Lust for Freedom / 4- When Heaven Comes Down / 5- Suck It and See / 6- Rock Me 'till I Die / 7- You'll Wish That You Were Never Born / 8- Waysted Love / 9- I Want More

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Souvent considéré comme le meilleur album du groupe, indubitablement le mieux produit, Rock You to Hell est également plus en phase avec son époque quoiqu’il fût éclipsé par l’essor des autres sous-genres du Metal (Thrash en tête). Grim Reaper bénéficiait du soutien d’un label solide (RCA) et de relais vidéo en prime avec MTV, dont le ridicule fut souligné assez rapidement.
Le titre est un programme, quand il y a du "Rock" d’une part et du "Hell" d’autre part, on se doute qu’on ne fera pas vraiment dans la dentelle. En résumé, comme la pochette et le "Hell" renvoyant au premier opus, on se doute que ce troisième opus est assez classiquement inscrit dans l’esthétique typique de Grim Reaper. Ainsi, inutile de présenter trop longuement des titres comme "Night of the Vampire", "Waysted Love", le mid-tempo lubrique typé Scorpions "Suck It and See", le Grim Reaper pur-jus et réussi "You'll Wish That You Were Never Born" … Non qu’ils soient mauvais, mais il s’agit tout bonnement de morceaux Heavy efficaces comme le propose le combo depuis le début de la décennie.
On remarquera peut-être un côté légèrement plus aguicheur sur "Rock You to Hell" (notamment les refrains martiaux), mais il est évident que le groupe ne comptait pas vraiment varier son approche, en promouvant, comme toujours, un riff incisif et prenant associé au chant puissant (ici particulièrement remarquable) de Grimmett. Taillé pour les grandes arènes, "Lust for Freedom" pouvait faire son effet outre-Atlantique sans qu’on puisse parler de compromission, et "I Want More" joue aussi sur le refrain facile à mémoriser : on reste tout de même dans du Metal britannique classique.
Dans une autre perspective, "When Heaven Comes Down" lorgne légèrement vers le Power-Metal dans certains plans de guitare ou dans la prestation de Grimmett (mais la pochette, assez fantasy, évoque Helloween avec lesquels ils ont d’ailleurs tourné). "Rock Me ‘Till I Die" semble également présenter quelques velléités du genre. De petites évolutions qu’on peut expliquer par l’esprit du temps ou les rencontres successives, mais rien de fondamentalement révolutionnaire dans l’esthétique du groupe.
Pour autant, dans son genre, Rock You to Hell s’avère être un album convaincant. Hélas, Grim Reaper ne put pas poursuivre, dans un premier temps du moins, sa carrière au-delà de cette trilogie. En effet, un grave conflit avec Ebony coupe court à l’existence du groupe qui avait pourtant de projets dans son sac. Ils laissent derrière eux une discographie honorable et une illustration de la NWOBHM dans le temps long (au-delà de 1984, considérée comme l’extrême fin de la vague), avec ses difficultés et ses réussites.
A écouter : "Rock You to Hell", "When Heaven Comes Down", "You'll Wish That You Were Never Born"