Amos Lee

Amos Lee sort son premier album sous un titre éponyme en 2005. A la première écoute, on réalise que cet opus ne pouvait s'intituler qu'Amos Lee. Il révèle une voix, une personnalité, une émotion, celles du chanteur.

"Seen it All Before" première vraie entrée en matière fait son petit effet. Cette voix nous interpelle, nous accroche par son caractère, son originalité, sa chaleur et sa bienveillance. C'est un pur morceau soul avec le rythme bas, lancinant, et ces montées en puissance vocale au niveau du refrain. Les chœurs essentiels dans la musique soul ne sont pas légion mais sur ce titre tout du moins, sont présents.

Dans "Arms of a Woman", la voix est encore plus présente, plus proche de nous, les instruments en arrière plan jouent un rôle de figurant. Cette petite merveille de comptine est sans doute la plus belle chanson de l'album. Dedans, l'artiste évoque son mal être loin de chez lui et la sécurité qu'il a trouvé dans les bras d'une femme.

En plus funky, "Give it Up" montre que ce n'est pas seulement une démonstration d'une voix magique et que le rythme a aussi un intérêt précieux. Pour une fois que la voix ne mène pas la danse, on se permet de souligner ce morceau !

En explorant la soul, on tombe aussi sur des morceaux plus modernes comme pourrait le faire Seal par exemple ; c'est le cas de "Soul Suckers" avec ces violons, son rythme plus novateur, plus actuel.

Dans un esprit plus folk, "Lies of a Lonely Friend" nous entraîne dans un immense trip à travers l'Amérique. Le rythme épaule les mots pour nous donner l'impression d'accompagner le chanteur dans son parcours à la recherche d'un jeu d'amour menteur dont on ne saisit jamais complètement le sens.

Quand on entend ça, on se dit qu'il y a encore de l'espoir dans la musique. On peut encore sortir un album authentique, vrai, sans effet commercial. Celui-ci représente la soul dans toute sa splendeur ("Dreamin" et "Arms of Woman" en sont les plus dignes représentants). Les instruments sont là pour accompagner le plus important : la voix. Le reste est secondaire, il est là à titre d'accompagnement. Et il s'en tire plutôt bien à vrai dire, la guitare sèche très légère et ce clavier à la Norah Jones (en duo sur "colors" d'ailleurs !) avec un max de réverb, nous met dans une ambiance intimiste et dans un cadre propice à l'écoute de cette voix merveilleuse et si sensible.

Cet album est une petite perle. Sûrement trop court mais tellement agréable à l'oreille qu'on le passe en boucle pour compenser sa durée.