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Robin Foster
Life Is Elsewhere
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1- Last exit / Brest by night / 2- Disco Ouessant / 3- Goodnight & God bless / 4- Loop / 5- D.A.D.O.E.S / 6- Down / 7- Life is Elsewhere / 8- Blue lights at dusk / 9- Prelude (to the end) / 10- Save the cheerleander
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Le rock, et après ? Apparu au milieu des années 90, le terme « post-rock » désigne tout d’abord des groupes utilisant les guitares pour arriver à des sonorités différentes que celles du genre originel. Utilisée, sur-utilisée, l’appellation regroupera bientôt un ensemble de groupes n’ayant pas grand-chose en commun, si ce n’est la volonté de vouloir servir un rock différent, souvent instrumental. En ce 21ème siècle, des groupes comme Mono, Explosion In The Sky ou Mogwai, représentent la partie émergée d’un iceberg dissimulant un nombre important de formations de qualité et innovantes.
Robin Foster, accompagné sur ce premier album du collectif de musicien Breton Never Meet Your Heroes, ne se revendique pas directement de cette mouvance, mais affirme chercher son inspiration dans les paysages sonores des musiques de films et autres bandes sons instrumentales. Le côté narratif du cinéma est d’ailleurs régulièrement rappelé par l’utilisation de samples de voix, et "Life Is Elsewhere", titre prêtant son nom à l’album, est un réel hommage aux compositions et sonorités de Sergio Leone, ou d’Ennio Morricone.
Pourtant, les guitares de Life Is Elsewhere, ne peuvent que rappeler l’envoûtement procuré à l’écoute d’un Walking Cloud and Deep Red Sky, Flag Fluttered and the Sun Shined, ou d’un The Earth Is Not a Cold Dead Place. Les mélodies imparables s’enchaînent le long des 50 minutes de l’album, nous laissant le temps de nous évader dans des paysages à la fois étranges et mélancoliques. Mais il ne s’agit pas de retrouver ici une copie conforme des albums du genre. Robin Foster explore ici de nouveaux horizons avec l’utilisation d’éléments musicaux et sonores électroniques, rappelant encore une fois l’univers cinématographique.
Malheureusement ce sont ces mêmes éléments qui font rapidement retomber l’enthousiasme de la première écoute. Notamment les rythmes rapides, carrés, qui écrasent le dynamisme et la spontanéité nécessaire au voyage. Le chant également nous fait revenir à deux reprises de notre tentative d’évasion. Sur "Down", il apporte même un certain côté pop, rendant maladroitement le titre un peu trop accessible.
Life Is Elswhere n’en reste pas moins un très bon premier album pour cette formation française. En continuant d’explorer leurs influences, et en évitant certaines facilités, Robin Foster et les Never Meet Your Heroes ne peuvent que nous préparer une suite de qualité et des futurs concerts qui nous plongeront dans les abîmes de nos rêves.