
Jonneine Zapata
Cast the Demons Out
Produit par
1- Intro to Cast the Demons out / 2- Good Looking / 3- Worry / 4- No Big Deal / 5- Burn / 6- Bandit / 7- 2, 3, 4 / 8- I'll Lay Down my Life / 9- Cowboy / 10- Out in the Woods


Dans la Cité des Anges les démons de Jonneine Zapata rôdent... Après un single live enregistré au mythique Wiltern Theatre en ouverture des Raconteurs, cette envoûtante beauté vient de les délivrer de son premier album. Et malgré les petites imperfections inhérentes à une autoproduction, elle y a rassemblé tous ses atours.
A l'écoute de ses 11 titres, dont un caché, Jonneine est ainsi capable de vous déshabiller de paroles osées avant de se montrer sans défense et tourmentée dans la seconde ou la chanson suivante. En quête d'âmes à ensorceler, sa voix libère assez d'inflexions et de fêlures pour que l'on se damne pour elle. Impossible d'en réchapper, son inhabituelle résonance est un ravissement. Et à mieux la percevoir, c'est alors la concision et la verdeur de ses textes qui commencent à impressionner. Sous une plume acérée, elle s'y dévoile en mettant à nu les passions comme les abandons : d'une drague sans détour en quête d'une nuit de sexe ("Good Looking"), à une criante rage contre la guerre en Irak ("Cowboy"), en passant par une vie de femme sacrifiée ("I'll lay down my life") et une enfance sans père ("Little one"). Certains récits sont exaltés, d'autres, à l'évidence, ont été douloureusement vécus...
Hantées jusqu'à leur évanescence, les chansons ont de fausses allures d'americana et s'acoquinent tout aussi bien avec des intonations de soul, sa première influence vocale, de rock, principalement, voire même de punk. Le tout est charpenté par les riffs d'une guitare vrombissante louvoyant des tempi mesurés par quelques notes de piano. Seul petit bémol, la rythmique, qui n'est pas toujours au niveau de ceux qu'elle accompagne, même si sur "Bandit", ma favorite, et "Cowboy", elle finit par emporter les morceaux.
Qu'importe la tentation, à l'instar de PJ Harvey ou de Nick Cave, la démarche créatrice de Jonneine Zapata envoie ses contours au diable. Elle y repousse ses propres limites pour toucher les sens de plein fouet. A la suite et à la poursuite de Cast the Demons Out, l'Angeline n'attend plus qu'un signe révélateur pour traverser les hémisphères. S'il ne tenait qu'à moi, elle aurait déjà parcouru le globe plusieurs fois. En attendant, elle ne cesse de sillonner mon univers musical. Avant de fréquenter le vôtre ? Pourquoi pas...