Ils sont frère (ainé) et sœur (cadette). Ils citent
Neil Young,
Johnny Cash,
Bob Dylan ou encore
Richard Hawley. Que des pointures d’un genre où guitare et voix forment un duo langoureux et expressif, où l’harmonie est la principale ligne de conduite.
Alone with everybody part donc sous l’aile bienveillante d’artistes reconnus pour leur capacité à véhiculer des émotions aux travers de leur musique.
Isolation row compile des émotions sur dix pop songs, dix morceaux ouatés au rendu mélancolique d’une justesse à toute épreuve.
Rien d’étonnant quand on s’appelle
Alone with everybody. Seul parmi les autres, une notion qui inspire cette mélancolie, justifiée par l’histoire du groupe et inspirée par le premier album éponyme de
Richard Ashcroft. Cette histoire, celle de
Camille d’abord, qui a écrit la plupart des morceaux en étant capable de s’isoler du tumulte urbain pour écrire et composer, Louisa l’ayant rejoint très rapidement après la création du groupe, pour enrichir le panel d’influences. De ce contexte découle également le titre de l’album, décrivant cette frontière entre la cacophonie du monde et la solitude. Une solitude qui inspire des morceaux teintés d’un romantisme prégnant.
Camille chante ces thèmes qui vont bien avec le genre, sans pour autant tomber dans la simplicité. Cette intelligence dans la composition nous rappelle d’autres duos, comme celui de Cocoon, ou Angus et Julia Stone, une autre fratrie. Entre autres.
Alone with everybody réussi donc à faire vivre un genre classique qui a déjà bien prouvé son efficacité sur des arrangements piano-guitare-voix sans en chambouler totalement la conception. Un manque d’originalité assumé par la fratrie toulousaine, qui préfère privilégier la musicalité à l’idée d’être novateur pour être novateur. On s’en sort avec de très bon morceaux, tous autant que les autres, alternant douceur folk et ballades pop, approchant tantôt Simon & Garfunkel, tantôt les Beatles.
Camille pose doucement sa voix, toujours juste, passant du grave à l’aiguë, accompagné à l’oral ou non de sa petite sœur Louisa.
Sobre, épuré, délicat, sont sans doute autant d’adjectifs pouvant se rapporter à leur univers intimiste qui s’offre à nous à la manière d’un réveil matinal dans des draps de soie : leur musique nous enveloppe de cette douceur qu’on sait surtout apprécier tranquillement, seul. Isolation row le bien nommé donne l’impression de nous couper du monde pour ne se consacrer qu’à lui. Une douce manière d’accompagner le groupe dans cette solitude qu’on leur souhaite la plus courte possible, accompagné par une foule silencieuse (pour ne pas déranger) de gens prêts à les suivre sur la route des concerts à venir.