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Critique d'album

City of Exiles


Sleeper Hunter


(20/05/2024 - Abattoir Blues/Nocturama - - Genre : Rock)
Produit par

1- The Days of Youth / 2- Two Faced Woman / 3- Dearie / 4- Innermost Door / 5- Eleven Light Love / 6- Dandelion / 7- Divine / 8- Sullen Girl / 9- Dying Is Ecstasy / 10- Lonely Road / 11- Night Fields
Note de /5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Les Français livrent un beau troisième album, ombrageux et poétique"
Quentin, le 06/06/2024
( mots)

Tout en soulignant la grande vitalité de la scène rock française, nous avions omis de parler l'année passée de City of Exiles, auteur d'un très bon cru avec Dead in Hollywood. Heureusement, le groupe nous offre une occasion de nous rattraper avec un nouvel album sorti seulement un an et demi après le précédent. Autour de Guillaume Lebouis, pilier du groupe avec sa voix profonde et ténébreuse, City of Exiles est un collectif à géométrie variable qui réunit des membres actuels d'Animal Triste et passés de Radiosofa ainsi que de nombreux invités qui viennent se greffer à ce noyau dur lors des sessions d’enregistrement. Le nom du groupe provient d'un livre de Stuart Braun consacré aux musiciens qui ont séjourné à Berlin et traduit cette idée d'un collectif d'amis qui trouve refuge ensemble pour se consacrer à la réalisation d'une forme de liberté artistique. Car c'est bien le leitmotiv du groupe depuis trois albums : faire sauter les frontières entre les styles en passant de la dark-folk au garage-rock furieux, ce qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler la démarche de leurs compatriotes de The Ascending, surtout lorsque les voix masculines et féminines s’enchevêtrent avec une grâce aérienne.


Pour ce troisième album, en plus de la formation initiale constituée de Guillaume Lebouis (chant, guitares), Matthieu Forest (guitares, claviers, chœurs), Mathieu Pigné (batteries) et David Fontaine (claviers), sont invités Darko à la basse et Fabien Senay à la guitare, ainsi que Louise D aux chœurs et Raphaël Campana à la guitare et au chant sur deux titres. Exit Peter Hayes du groupe de Black Rebel Motorcycle Club qui avait produit le précédent album, c’est Brett Orrison qui officie sur ce Sleeper Hunter après son travail avec Alex Maas, Jack White ou encore The Black Angels. Et comment ne pas glisser un mot sur la pochette de l'album, une photo d'Armand Méliès qui s'attarde sur le clocher fantomatique d'une Église se confondant avec un ciel blafard aux teintes maladives.


A l'image de la pochette, et toujours dans une ambiance très cinématographique et crépusculaire, Sleeper Hunter dégage une impression de tension permanente, comme un orage prêt à éclater et à déchaîner sa violence. Du titre introductif, qui met en contraste légèreté acoustique et douceur des harmonies vocales sur un texte d’Emily Brontë avec une mélodie à la tension sourde et menaçante, jusqu'au conclusif "Night Fields" composé pour les mélomanes noctambules, en passant par l'intense "Eleven Light Love", on a perpétuellement l'impression d'être sur le fil du rasoir.


L'apaisement ne prédomine que rarement, sur "Dandelion" où Guillaume Lebouis reprend un texte de la poétesse américaine Emily Dickinson en osmose avec Louise D, les voix se mariant une nouvelle fois parfaitement pour former un écrin de douceur et de légèreté relevé par des sonorités d'orgues très typées seventies et des guitares à la réverbération saturée. La fausse légèreté de l'instrumentation de "Dying is Ecstacy" ne saurait faire oublier la noirceur du propos général et c'est davantage dans les passages de dark-folk que le groupe s'épanouit, avec des morceaux habillés par la présence vocale impressionnante de son chanteur, narrant avec profondeur des contes nocturnes comme "Sullen Girl" ou "Lonely Road" qui s'offre une belle envolée finale. Le tempo s'élève sur quelques rares passages, comme "Two Faced Woman" et "Divine", leurs guitares rugueuses apportant un peu de diversité rythmique à l'opus. Mais le clou de l'album est certainement "Innermost Door", reprise de Anjani Thomas avec un texte écrit par Léonard Cohen, mélopée traînante dont la finesse d'arrangement ainsi que l'interprétation mélancolique et toute en retenue rappelle les plus beaux morceaux de The National.


Les Français continuent donc sur leur belle lancée avec ce troisième album poétique et crépusculaire dont l’atmosphère ombrageuse est traversée par quelques éclaircies salvatrices. Avec une telle qualité de composition et un rythme de croisière aussi impressionnant, nous pouvons encore espérer beaucoup de City of Exile pour la suite.


 


 

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