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Bombay Bicycle Club
Flaws
Produit par
1- Rinse Me Down / 2- Many Ways / 3- Dust On The Ground / 4- Ivy & Gold / 5- Leaving Blues / 6- Fairytale Lullaby / 7- Word By Word / 8- Jewel / 9- My God / 10- Flaws / 11- Swansea
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Ah ce foutu deuxième album, le piège, le traquenard, la pelote de nœuds. Mais comment, comment faire un bon deuxième album quand on vous a encensé de toutes parts et que l'on vous attend au tournant ? Les Bombay Bicycle Club ont parié sur l'évolution brutale et fatale. Ah ils n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère. Ils n'ont certes pas reproduit leur premier opus en moins bien, ils ne se sont pas lissés ni commercialisés. Non, ils ont fait encore plus fort : ils se sont convertis à la folk. Enfer, damnation et déconfiture !
On pouvait donc craindre le pire : La pochette rose pleine de mélancolie adolescente, les titres de chansons parfois extrêmement niais. Car sur ce disque, l'auditeur a quand même affaire à une chanson titrée "Fairytale Lullaby" ('berceuse de conte de fées') ! Cependant, mieux vaut ne pas avoir d'a priori, car les vraies déceptions sont rares. Et l'album présente des moments de grâce, des chansons excellentes, comme le magnifique et mélancolique "My God", la reprise de leur électrique "Dust on The Ground", ou le pastoral "Ivy and Gold". La voix et le chant de Steadman réussissent à élever l'album et le sauver d'une folk faiblarde. Entre Orlando Weeks (Maccabees) et Mumford (Mumford and Sons), elle se pose brillament sur les compositions acoustiques.
Pourtant, il est difficile de rivaliser avec des Sufjan Stevens et autres Ray LaMontagne. Car le problème est bien là : le groupe n'a pas grand-chose à proposer au folk actuel qui puisse les démarquer. Tous ces mecs ont déjà des voix magnifiques, et un songwriting talentueux. Lors de leur premier album, les Bombay avaient ce supplément d'âme qui les différenciait déjà d'un Two Door Cinema Club remâchant les mêmes recettes mille fois concoctées. Ils avaient cette petite étincelle qui faisait d'eux un groupe prometteur sur le long terme, qui engendrait des fans fidèles. Il y avait des vrais riffs inventifs, des mélodies percutantes et des tubes indie incontestables. Hélas, aujourd'hui, tout cela est bien mignonnet et ennuyeux. Et Flaws aurait sûrement ravi les auditeurs s'il avait été le premier disque du quatuor anglais. Mais voilà, passer du post-punk énergique à une folk molle comme un sponge cake aura finalement été un choix fade, une prise de risque plutôt inutile et sans grand succès. Dommage.