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Metallica
Beyond Magnetic
Produit par Rick Rubin
1- Hate Train / 2- Just a Bullet Away / 3- Hell and Back / 4- Rebel of Babylon


On ne pourra pas s’empêcher de penser que la sortie de cet EP, bien que se plaçant idéalement au sein des festivités entourant le 30ième anniversaire de Metallica, tombe plutôt à point nommé pour faire oublier la tragi-comédie musicale Lulu enregistrée avec papy Lou Reed. Quoi de mieux, pour rassurer les fans, que de leur donner ce qu’ils ont envie d’entendre ? Sur ce point au moins, Beyond Magnetic remplit parfaitement son office.
Quatre morceaux de choix s’offrent donc au programme, quatre belles pièces avoisinant chacune les sept minutes, toutes les quatre ayant été enregistrées lors des sessions de Death Magnetic mais n’ayant finalement pas été retenues sur la tracklist finale. Des chutes de studio, donc, qui nous offrent un aperçu des hésitations de la paire Hetfield - Ulrich avant de donner le jour à un album finalement résolument old school. Car ici, nous ne sommes plus tant que cela éloignés des Loads, même si les riffs gras et bluesy puisent leur essence dans le moule thrash-agressif de …And Justice For All.
Le premier morceau est celui qui présente le plus d’intérêt : "Hate Train" se révèle absolument impeccable avec sa collection de riffs saccadés et revêches, son refrain adouci en mode "The Unforgiven", sa hargne pugnace et sa construction solide. De l’ultra-classique qui fait mouche au premier coup d’oreille et qui n’a certainement pas à rougir devant "The Day That Never Comes" ou "The End Of The Line". Après, le résultat est un poil plus contrasté. La charge heavy "Hell And Back" garde un réel intérêt grâce à la puissance de feu du quartet, et met d’ailleurs en valeur un Kirk Hammet beaucoup plus atypique dans l’exécution de son long solo (pas loin de deux minutes non stop). Pour le reste, on oscille entre le pas trop mal ("Just A Bullet Away", sauvé par la science rythmique et la diction claquée de James Hetfield, avec en guise de curiosité un pont délicat complètement parachuté au milieu du morceau) et le pas terrible ("Rebel Of Babylon", thrash à souhait mais pas très inspiré dans ses éléments mélodiques et réalisant une espèce de gros fourre-tout métallique en bordel).
On n’omettra pas de signaler la qualité déplorable de la production, faisant de Beyond Magnetic une sorte de super-démo à peine mixée, avec des guitares rêches et sans ampleur, un son complètement saturé, une basse tout bonnement inaudible (déjà qu’on avait du mal à entendre Rob Trujillo sur l’album précédent) et une batterie abominable qui nous ferait presque regretter St Anger. Voilà pour le petit coup de gueule technique qui n’empêchera pas ceux qui ont apprécié le retour en grâce des Four Horsemen de se resservir une nouvelle rasade de compos aussi classiques que gouleyantes même si, comme sur Death Magnetic, la prise de risque frôle le néant : Metallica thésaurise allègrement sur son fond de riffs, et le fait plutôt bien. De quoi passer agréablement le temps en attendant le "Black Album super heavy" promis par les quatre hommes...