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Blind Guardian
At the Edge of Time
Produit par Charlie Bauerfeind
1- Sacred Worlds / 2- Tanelorn / 3- Road of No Release / 4- Ride into Obsession / 5- Curse my Name / 6- Valkyries / 7- Control the Divine / 8- War of the Thrones / 9- A Voice in the Dark / 10- Wheel of Time


Dix ans ce sont déjà écoulés depuis la parution de leur 9e album, intitulé At the Edge of Time, dans lequel on retrouve tous les éléments caractéristiques qui ont participé à la renommé du groupe : un power metal lorgnant vers un power symphonique de plus en plus assumé, des mélodies soignées, des riffs véloces soutenues par des orchestrations épiques.
Il ne faut pas s’attendre à de grands bouleversements dans la nature des thèmes abordés et la sublime pochette nous confirme bel et bien que les pérégrinations de Blind Guardian nous conduiront dans de lointaines contrées inspirées de la fantasy. A noter les illustrations figurant à l’intérieur du livret sont vraiment exceptionnelles, et rien que le fait de parcourir ces quelques pages nous plonge immédiatement dans un univers peuplées de dragons, de mages et de valkyries.
Cette quête fantastique démarre de la meilleure des manières avec "Sacred World" qui résume à lui seul la teneur de l’album. C’est un pur chef-d’œuvre du power symphonique s’étalant sur près de 9 minutes, incontestablement l’une des meilleures compositions du groupe et de ce courant musical. Comment ne pas s’extasier à l’écoute de cette grandiose introduction wagnérienne, tout emprunt de mystère, interprétée par l’orchestre philharmonique de Prague ? Voici une pépite que Wagner aurait pu composer s’il avait fait partie d’un groupe power metal ! La suite n’est qu’un pur régale : un riff puissant, des couplets mid-tempo, arpégés qui permettent de calmer un peu le jeu. Hansi Kürsch fait des merveilles en alternant les registres. Les refrains guerriers sont épiques, renforcés par des chœurs et les arrangements symphoniques, des soli harmonisés. L’ensemble monte crescendo au fil des minutes avant de redescendre et de s’estomper sur des hautbois et des violons. Une bande originale digne des plus grands films d’heroic fantasy !
Si cet album fait la part belle aux passages symphoniques, la dimension power et speed sont également bien mis en avant à travers des titres tels que "Ride into Obsession", "A Voice in the Dark" ou encore "Tanelorn (Into the Void)" qui rappelle les débuts du groupe (Battalions of Fear et Follow the Blind). Ce dernier fait écho à une composition du groupe, plus ancienne, "Quest for Tanelorn" (Somewhere Far Beyond), tous deux inspirés du romans de Michael Moorcock (encore et toujours !) The Quest for Tanelorn (1975) mettant en scène Elric (toujours lui décidément !) et les champions éternels. On remarquera certaines similitudes entre les chansons, certaines mélodies ou riff de "Tanelorn (Into the Void)" évoquant des variations sur thème de la première composition.
Comme tout bon album de Blind Guardian qui se respecte, nous avons droit à des ballades médiévalo-folkloriques avec "Curse my Name" et "War of the Thrones".
"Wheel of Times", autre titre fleuve de presque 9 minutes, parachève cet album magistral dans des ambiances épiques et orientales. L’auditeur pourra même s’amuser à découvrir, au milieu du morceau, un riff semblable à celui de Reign in Blood de Slayer, revisité dans une version plus orchestrale très divertissante.
At the Edge of Time figure à coup sûr parmi les meilleures productions du groupe. Grandiose et majestueux, il est également très facile d’accès à la différence de son successeur, Beyond the Red Mirror qui est plus complexe et difficile à appréhender.