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Critique d'album

Icecross


Icecross


(00/00/1972 - Icecross - Hard rock - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Wandering Around / 2- Solution / 3- A Sad Man's Story / 4- Jesus Freaks / 5- 1999 / 6- Scared / 7- Nightmare / 8- The End
Note de /5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Un vent glacial venu d'Islande souffle sur le hard-rock "
François, le 18/03/2023
( mots)

Si la Scandinavie apparaît assez précocement dans le champ du rock, que ce soit la scène heavy-prog’ danoise ou les scènes progressives de la péninsule (mais aussi de Finlande), l’Europe septentrionale comporte un dernier pays qui demeure en retrait dans les années 1970, l’Islande. Les explications sont bien sûr structurelles : l’île est assez éloignée du continent, la population très réduite (on parle de 200 000 âmes en 1970) et les infrastructures manquent au développement d’une scène digne de ce nom. Néanmoins, il y a des choses qui se sont passées, dans le courant folk, progressif ou hard-rock, somme toute les genres à la mode dans le reste de l’Europe. Et question guitares saturées, Icecross se pose en honorable porte-drapeau des rockeurs insulaires.


Preuve en est de ces problèmes infrastructurels, Icecross dut s’exporter pour essayer de vivre de son art. Certes, depuis qu’il s’est formé en 1972, le trio a circulé dans quelques salles islandaises, mais c’est en voyageant vers Copenhague qu’il trouva des clubs dignes de ce nom et un public nombreux (parfois étrange, comme la communauté hippie Freetown Christiana qui a fondé une micro-nation indépendante sur une base militaire).


Surtout, c’est au Danemark que le groupe peut enregistrer son premier – et unique – album, pressé à seulement mille exemplaires. Un faible tirage qui a quoi rendre la pièce aussi obscure que culte … Ajoutez à cela l’origine géographique du combo et la pochette perturbante, vous comprenez pourquoi Icecross est devenu l’un des mystères les plus prisés des archéologues des 1970’s.


Parmi les raisons qui font l’intérêt d’Icecross, il ne faudrait pas expulser trop vite le contenu musical de l’album. Derrière un univers horrifique et sabbathien, le trio propose un hard-rock underground aux moyens limités dont on appréciera l’honnêteté sans faille. Parmi leurs meilleures performances, on retiendra sans hésiter l’iconoclaste et ésotérique "Jesus Freaks, le caverneux et incantatoire "Solution", absolument garage dans le choix de ses mélodies et du son de guitare, ou encore "1999" pour sa lourdeur teintée de psychédélisme. Plus véloce, "Nightmare" témoigne de l’énergie d’un jeune groupe prêt à en découdre, qui peut également être déjanté sur le très bon "The End".


Bien sûr, l’opus peut sonner daté pour certains (d’aucuns diront que c’est sa principale qualité), notamment quand la démarche est plus classique, dans les pas de Status Quo sur "Wandering Around", solo de batterie en prime, plus folk (et plutôt réussi) sur "A Sad Man’s Story", ou avec de vrais relents des 1960’s sur "Scared". Mais tout de même, pour un petit groupe d’Islande ...


Icecross ne fut pas le seul groupe de Thulé, mais son aura dans la postérité en fait l’attraction principale, notamment chez les amateurs de curiosités perdues dans les catacombes du rock. L’occasion de s’offrir un brin d’exotisme dans les rayons poussiéreux des archives du genre.


À écouter : "Solution", "Jesus Freaks"

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