Soundgarden

Pourquoi un commentaire sur cet album en 2024 ? Car j'ai eu le malheur de découvrir Soundgarden avec Superunknown (excellent album au demeurant, mais qui éclipsa le reste de leur carrière), et c'est seulement aujourd'hui que je découvre cet album dans son entièreté (j'avais quand même déjà entendu quelques titres comme Rusty cage ou Jesus Christ pose). Verdict…C'est excellent ! Meilleur que Superunknouwn ? Peut-être… au moins il ne s'embarrasse pas de titres superflus. Et c'est d'ailleurs l'impression qui ressort du disque, une unité parfaite, comme un gros crachat de 12 titres à la figure de son auditoire. Et c'est vrai, qu'on en prend plein les oreilles, mais sans jamais les casser complètement; écueil que n'avait pas su éviter l'album précédent (pour ma part je n'ai jamais pu m'enfiler l'album "Louder than love" d'une traite). Tantôt rapide et bruyant, tantôt lourd et rugueux, les morceaux oscillent entre Rock rageur et metal sabbathien. Ajoutez à ça, des riffs surpuissants (à commencer par le premier… Cette intro de Rusty Cage !) et bien sur la voix incroyable de Chris Cornell (sûrement au sommet de son art sur cet album). La violence des morceaux est toujours mesurée et ne tombe jamais dans l'outrancier. Pourtant on sent que les gars donnent tout (Matt Cameron est énorme derrière les fûts), ça tape dur, ça joue fort et ça gueule à s'en déchirer les cordes vocales mais sans jamais perdre cette tension, cette nervosité tout au long de l'album (mention spéciale à Jesus Christ pose, modèle du genre). Si comme moi, vous connaissiez Soundgarden uniquement par leur album le plus célèbre (et son tube Black hole sun), osez tendre une oreille à cette petite merveille de bruit et de fureur qu'est Badmotorfinger, vous pourriez être surpris et ne plus vouloir décrocher.