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Critique d'album

Kasabian


Happenings


(05/07/2024 - Sony Music - Pop-électro-rock - Genre : Rock)
Produit par Sergio Pizzorno, Mark Ralph

1- Darkest Lullaby / 2- Call / 3- How Far Will You Go / 4- Coming Back to Me Good / 5- G.O.A.T / 6- Passengers / 7- Hell of It / 8- Italian Horror / 9- Bird in a Cage / 10- ALGORITHMS
Note de 3.5/5
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Note de 2.0/5 pour cet album
"Entre maintien et relégation, la dure vie d’un groupe Anglais dans le meilleur championnat du monde. Pour ce 8ème album, les Kasabian restent coincés en barrage. Mais l'espoir subsiste."
Maxime L, le 16/07/2024
( mots)

Pas simple de garder sa place dans l’élite du rock Britannique. Et si l’on devait faire une classification rapide des principaux groupes Anglais des 20 dernières années (liste à venir non-exhaustive), plusieurs catégories bien distinctes se dessinent assez rapidement. Et cette chronique étant rédigée à l’aube de la finale du championnat d’Europe de Football que l’Angleterre s’apprête à perdre, risquons nous à une comparaison footballistique.


Il y a ceux qui ont raccroché les crampons : Supergrass, Oasis (ou les gants pour ce qui concerne les frangins Gallagher), il y a ceux qui ont changé de division voire de planète (Muse, Coldplay, entre autres), ceux qui ont carrément changé de discipline (coucou les Arctic Monkeys), ceux qui sont bien ancrés en Premier League (Radiohead, Blur, Foals dans une moindre mesure). On trouve également les formations qui font des aller-retours entre les 2 premières divisions, tels des Stoke City, Fulham ou Sunderland : Franz Ferdinand, Bloc Party, Placebo, Libertines et j’en oublie. Et il y a ceux qui ont connu les paillettes et l’ivresse des sommets, avant de glisser presque inéluctablement vers les étages inférieurs, avec en chefs de meute, Kaiser Chiefs et Kasabian. Hasard ou coïncidence, ces deux groupes ont d’ailleurs un lien assez ténu avec le football*.


Happenings sort donc en ce début d’été, alors que personne ne l’attendait. C’est dire si le groupe de Leicester a cessé de faire lever les foules depuis un moment (depuis le départ de Tom Meighan en 2020 ?), y compris en ces murs. Nous n’avions pas pris la peine de chroniquer The Alchemist’s Euphoria sorti en 2022. Quant à l’antépénultième album, je vous laisse le soin d’aller lire la sévère mais juste, critique de For Crying Out Loud par Raphaëlle.


Alors à quoi bon persister en vous parlant de ce 8ème album de Kasabian me direz-vous ?


Déjà parce que ça ne nécessite pas beaucoup de temps : le disque est expédié en 28 minutes pour 10 titres ! Et plus sérieusement, j’ai toujours eu de l’affection pour ce groupe. Les Velociraptor ! et Empire tournent très régulièrement de mon côté, avec le même plaisir à me délecter de ces chansons qui oscillent entre rock de stade (de foot), rock de pub anglais et ces touches électro proposées par la bande à Sergio Pizzorno.


Disons le tout net, non, ça n’est pas avec Happenings que Kasabian va retrouver l’élite. Mais ça n’est pas non plus la catastrophe industrielle annoncée un peu partout**. Même s’ils ont parfois le chic pour frôler la correctionnelle.


C’est “Darkest Lullaby” qui ouvre les hostilités, et c’est un très bon choix : le morceau est court, entraînant, avec une ligne de basse qui ondule comme il faut, un refrain assez entêtant, et déjà ces gimmicks (”youhou”) qui semblent inviter les Black Keys à venir se faire bronzer sur le bitume de Leicester. Mais pourquoi diable avoir foutu l’affreux “Call” en deuxième position ? On ne soulignera jamais assez l’importance capitale du second morceau d’un disque. Parce qu’on sait généralement que le titre inaugural n’est jamais très révélateur de la teneur d’un album, et que c’est à partir de la deuxième piste que les choses sérieuses commencent. Et ce “Call”, ses paroles d’une nullité abyssale, son ambiance électro feignante de mauvais club estival risque tout simplement de vous faire passer à autre chose. Et vous auriez presque raison. Si “How Far Will You Go” est toujours teinté d’électro, son rythme frénétique, ses gimmicks (encore), sa cow-bell ont le mérite de redonner un peu d’air à un disque qui commençait déjà à ronronner. Dommage que le souffle retombe aussi sec avec “Coming back to Me Good” dont les bons refrains masquent difficilement le manque de consistance des couplets. Le plus triste, c’est que ce genre de morceau (tout comme le suivant) donne la désagréable impression de tentative de pop de stade “moderne”, un peu à la Coldplay (ce qui n’est déjà plus une référence depuis belle lurette) et de se retrouver à la lisière… d’Imagine Dragons.


Ceci étant, il faut bien avouer que si prises indépendamment, ces chansons sont d’un ennui prodigieux dignes d’un Lorient-Metz un samedi à 15h00, l’écoute de l’album dans son ensemble se révèle finalement… assez agréable. Certes, ça n’est jamais foncièrement génial, mais l’espèce de légèreté globale qui se dégage est assez réjouissante. C’est finalement très raccord avec l’image que l’on peut avoir du groupe : une bande de branleurs désoeuvrés qui squattent le fond de la classe, mais qui font marrer tout le monde.


La catastrophe est donc évitée de justesse, grâce à une seconde moitié (donc un petit quart d’heure) bien supérieure. On pense à “Italian Horror”, ses lignes de guitares espiègles et ses “Wohohoho” à la Kaiser Chiefs mais surtout à “Passengers”, de très loin le meilleur titre de Kasabian depuis très longtemps. Un texte qui s’affranchit un peu des banalités entendues sur l’album jusque-là, des lignes de guitares tissées astucieusement (et subtiles pour une fois) et une urgence qui peut évoquer Foals (sur la batterie notamment), même si une fois encore les “wohoho” du refrain frisent la tentative coldplayienne un peu putassière.


On est évidemment très loin des excellents Velociraptor ! et West Ryder Pauper Lunatic Asylum, et c’est là toute la question d’”être et avoir été” (constat qui vaut pour une tripotée de disques considérés comme “moyens”) : serait-on aussi sévères si ce disque n’était pas un album de Kasabian ?


Happenings ne laissera sans doute guère de traces dans l’histoire du rock anglais des années 2020, il n’en a d’ailleurs pas la prétention, mais il est l’oeuvre d’un groupe qui continue d’essayer, avec parfois, quelques maigres fulgurances.


Finalement, les Kasabian, pour filer la métaphore footballistique, sont à l’image d’Everton ou de Nottingham Forest : cela n’a clairement plus le lustre d’antan, mais pour autant, difficile de les détester complètement.


 


 


À écouter : "Passengers", "Darkest Lullaby", "Italian Horror".


 


*Kaizer Chiefs tiennent leur nom d’un club de football sud-africain (le club de Lucas Radebe, joueur passé par Leeds, ville d’origine des Kaiser Chiefs). Quant à Kasabian outre leur ville d’origine, Leicester qui est une place importante du foot anglais, ont eu plusieurs morceaux utilisés dans le jeu vidéo Fifa.


**vous retrouverez sur Internet pas mal de chroniques très dures sur l’album.

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