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Critique d'album

In Vain


Solemn


(19/04/2024 - Indie Recordings - Metal extrême progressif - Genre : Autres)
Produit par Jens Bogren

1- Shadows Flap their Black Wings / 2- To the Gallows / 3- Season of Unrest / 4- At the Going Down of the Sun / 5- Where the Winds Meet / 6- Beyond the Pale / 7- Blood Makes the Grass Grow / 8- Eternal Waves / 9- Watch for Me on the Mountain
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Un festin de roi"
Julien, le 14/07/2024
( mots)

Parmi les outils à la disposition du chroniqueur de musique, la notion de "prise de risque" revient avec récurrence pour juger de la qualité supposée d'un album. Il y a les artistes qui, le temps d'un disque, tourne le dos à leurs influences prévues pour s'adonner à l'exploration de contrées où on ne les attendait pas. Des mutations radicales jouées parfois pour le meilleur, d'autres fois pour le pire. A l'opposée, on trouve ces groupes fermement arc-boutés à leur certitude musicale, sans considération aucune pour ce qui se passe par-delà la frontière de leur registre. Et puis il y a ceux qui, comme In Vain, n'ont cure de ces questions identitaires : les variations et contre-pieds stylistiques étant inscrits dans leur ADN. Une hétérogénéité rare, qui rend quasi impossible la classification de ce cinquième opus des Norvégiens, Solemn, dans une branche particulière du metal


Une constante révolution, constatée à l'intérieur de chacune des neuf pistes du disque, rendue possible, notamment, par la dualité vocale que nous propose In Vain partagé entre le chant clair de Andreas Frigstad et les grawls de Sindre Nedland.  Les Norvégiens usent de ce contraste vocal pour nous proposer des œuvres qui s'apparentent à de véritables batailles menées dans une quête de victoire de la lumière sur l'obscurité quand ce n'est pas le contraire. Ces guerres épiques que l'on retrouve sur "To the Gallows" où le riff de guitare solaire croit anéantir les ténèbres environnant avant que, dans les derniers instants du morceau, les abysses ne se déploient pour écrouler les velléités d'une clarté devenue trop arrogante. Les certitudes qui ne sauraient imposer quelconques autorités à l'image du black-metal supposé dominer "Where the Winds Meet", qui, finalement, devra s'effacer devant les éclats mélodiques du chant clair proposé par Frigstad.


L'élaboration de Solemn vaut par une production majestueuse qui renforce un peu plus le labeur et le talent de ses auteurs pour ajouter un surplus d'immersion dans la musique de In Vain. Les cordes entendues sur "At the Going Down of the Sun" propulse l'un des meilleurs titres de l'album dans des sphères mystiques. Le travail sur les chœurs, tel qu'on peut l'entendre sur "Beyond The Pale" ou "Watch for Me on the Mountain", confère une sensation quasi chamanique ressentie à leur écoute. Pourtant, dans sa logique de compositions en tiroirs, on se dit que les Norvégiens en font parfois trop. Cité précédemment, "Beyond The Pale" aurait mérité une cure amincissante en l'ôtant de ce passage au chant metal-punk, aux forts échos de Kvelertak, pour devenir définitivement incontournable. On regrette aussi que "Watch for Me on the Mountain" ne se soit pas contenté de son seul propos mélancolique et spirituel pour conclure l'album de la plus splendide des manières.


C'est le péché-mignon de ce Solemn : avoir les yeux plus gros que le ventre. Le morceau d'ouverture, "Shadows Flap their Black Wings" illustre impeccablement cette impression d'une musique parfois gargantuesque. Section rythmique déchaînée, solo de guitare homérique et déflagration d'instruments à vents laisseront l'auditeur sur un fil : partagé entre la contemplation magistrale ou le grand vide inaccessible. Mais ne nous y trompons pas, dans cette grande course de désorientation, les Norvégiens sont capables de nous amener, sans nous y attendre, dans des sphères contemplatives somptueuses comme ce metal atmosphérique entendu sur un "Season of Unrest" mené par un saxophone tout aussi imprévisible que charnel. 


Finalement le cinquième album de In Vain sera à l'image de sa superbe pochette. Un disque majestueux, mené par un groupe souverain duquel se dégage, parfois, des excentricités propres à sa stature qui l'amène à être isolé du reste de ses sujets. Mais cette singularité souligne un peu plus son charisme et renforce notre envie d'en apprendre plus sans jamais savoir s'il nous sera possible d'appréhender l'entièreté de ses desseins.    


A écouter : "At the Going Down of the Sun" ; "Beyond The Pale" ; "Season of Unrest"


 

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